DESCRIPTION

Édités, présentés et annotés par Joëlle Gardes

On commence à peine à connaître Louise autrement que comme muse de Flaubert et on la réduit le plus souvent au rôle de destinataire de la longue correspondance qu’il lui a adressée. Quant aux lettres de Louise, bien peu ont survécu. Cette correspondance à sens unique permet de connaître les positions de Flaubert sur la poésie et le lyrisme, sur sa conception de l’écrivain et de son rôle. Certes, il les exprime ailleurs, par exemple dans ses lettres à ses amis, Maxime Du Camp et Bouilhet, mais ici, elles sont assenées avec d’autant plus de netteté que les idées de Louise sont aux antipodes des siennes. Elle est femme, et donc sentimentale, que ce soit dans sa relation avec l’amant trop peu empressé ou dans sa poésie lyrique. Malheureusement, cette poésie, on l’ignore généralement, alors qu’elle est souvent de très grande qualité.
Certes, Louise obtint des subsides, des pensions qui fluctuaient au gré du pouvoir en place, mais c’était toujours trop peu. Les articles, y compris de mode, la quête incessante et vaine pour se faire jouer au théâtre, le moyen le plus rapide pour un écrivain de gagner de l’argent, lui laissaient peu de temps pour la réflexion et la lenteur.
Les mementos sont ainsi intéressants à plus d’un titre. Outre leur intérêt personnel et leur valeur documentaire sur les difficultés de la vie des femmes à l’époque, ils sont un reflet de l’histoire littéraire et politique d’une période particulièrement féconde en événements.
La publication de ces mementos permettra peut-être de se faire une idée plus objective de la « belle créature d’amour », qui était avant tout une femme intelligente, cultivée, talentueuse, une femme d’exception. C’est ce qu’il est permis de souhaiter.

Collection: Détours littéraires, Littérature

Prix : 26.00

ISBN: 978-2-84174-870-9
Nombre de pages: 282
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