n° 120 – Quel avenir pour la Mémoire du génocide arménien ?

n° 120 – Quel avenir pour la Mémoire du génocide arménien ?

DESCRIPTION

Quel avenir pour la Mémoire du génocide arménien ?

Le génocide des Arméniens de Turquie (1915-1916) suscite toujours de nombreux débats. D’une part, l’obstination des gouvernements turcs de nier qu’il y ait cette qualification est en opposition avec sa reconnaissance par de nombreux gouvernements. D’autre part, les communautés arméniennes militent aussi pour cette reconnaissance en construisant la mémoire publique de ce génocide. De nombreuses publications, des expositions, et des événements (rencontres, colloques, débats, conférences) à destination de tous les publics informent aujourd’hui de ce qui a eu lieu.
Coïncidant avec le centenaire du génocide, Témoigner entre histoire et mémoire souhaite publier un dossier (mars-avril 2015, n° 120) sur les aspects suivants.

Aujourd’hui, y a-t-il une mémoire arménienne en Turquie ? En effet, on a tendance à unifier la négation du génocide arménien à toute la société turque. Or, il existe en Turquie une communauté arménienne, des organes de presse arméniens, mais aussi des citoyens d’origine turque qui militent pour cette reconnaissance. Une partie de ce dossier se doit donc de traiter ces points, sans pour autant minimiser les pressions et les violences que peuvent subir ceux qui tiennent ces positions (l’assassinat de Hrant Dink le 19 janvier 2007 en a été un tragique exemple).

À propos du représentable et de l’irreprésentable. Y a-t-il un cinéma qui porte le témoignage du génocide arménien ? Pour cela, nous nous proposons d’interroger les œuvres respectives d’Atom Egoyan et de Yervant Gianikian. Bien sûr, il est important de compléter cette section par l’évocation d’autres œuvres cinématographiques ou théâtrales.

Transmission et génération. Notamment dans son film Ararat (2002), Atom Egoyan met en scène plusieurs générations. Quels modèles se sont transmis d’une génération à l’autre ? Des modèles de résistance, de vengeance ? Une réconciliation est-elle possible ? Peut-il y avoir coexistence sans réconciliation ? Qu’en est-il des enfants et petits-enfants de ces Arméniennes qui ont été mariées de force par les acteurs même (turcs, kurdes) des violences perpétrées sur leur famille et leur peuple ?

Construction mémorielle.
Quelles sont les spécificités de la construction mémorielle du génocide arménien ? Cette construction s’est-elle exprimée dès les années 1920 ? Quelle place y tiennent les notions de victime et de victimisation ? Poursuit-elle des buts précis hormis la reconnaissance par les autorités turques des crimes commis par les Jeunes Turcs et leurs complices ? À ce titre, il serait important d’estimer le rôle qui revient, pour et dans ce processus, à la mémoire du génocide des Juifs perpétré par les nazis et leurs collaborateurs. En effet, l’Holocauste est souvent évoqué notamment pour renforcer la revendication de reconnaissance, aussi bien en ce qui concerne les faits que leur mémoire (y compris avec la question du négationnisme).

Sommaire
Présentation
Mémoire,génocide et identité, Uğur Ümit Üngör
Remembering the Armenian genocide in contemporary Turkey, Seyhan Bayraktar
Nouvelle vague. Entretien avec Sila Cehreli
La mémoire arménienne dans le discours germano-turc, Michael Hofmann
Mémoire,tissage et esthétique du déplacement, Marie-Aude Baronian
Kinships Past, Kinship’s Futures, David Kazanjian
Chronologie
Bibliographie sélective

ISBN: 978-2-84174-701-6
Année:
Nombre de pages: 208

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